Rêves, désirs, réel
J’ai fait pleins de rêves, cette nuit, pleins de petits rêves se succédant par l’entremise d’un quelconque opérateur, avec de légères coupures provoquées par de semis réveils.
J’ai rêvé d’L. trois fois. Deux je ne sais plus comment, une autre j’entrai dans une pièce vide où Prof mangeait sur une table blanche carrée au centre, me parlant vaguement mais surtout occupé à manger, à la fois indifférent, occupé et souriant de manière énigmatique. Puis vint L., si elle n’était déjà là. Elle buvait un café qui sentait bon ; la questionnant, il s’agissait d’un café (ou d’un thé ?) remplissant une haute boîte carrée de type Perruche jaune et orange emplie de grains qui n’étaient donc pas du sucre roux. En bleu sur le devant, en haut, étaient inscrites les lettres : A R T.
J’ai rêvé de momies égyptiennes. Deux fois. Il faut leur faire passer le coup dans un trou d’une taille inférieure ou égale à 5 centimètres. Pour cela, et bien que la taille des vertèbres posait déjà problème, il faut étirer la peau et ce qui vient avec vers le haut et le bas. Le surplus de peau et de chair est enlevé puisque, et pour observer une sorte de proportionnalité et surtout réduire un peu le corps, il faut couper le corps en deux par les côtés, ce qui en enlève une partie. Et second rêve égyptien : on arrache le système vasculaire, pour momifier les corps. Tout à fait comme une série de fils électriques qu’on arracherait d’une poignée en tirant sur les parties collées au placo, par exemple. Ceci se passait sur les jambes.
Pendant que mon inattendu et joyeux aménagement lyonnais se concrétise, je prends des notes pour mon mémoire. Freud (Nathan et autres) m’informe sur le virtuel, Nothomb sur pas grand-chose, Favret-Saada sur l’objet médiation et porteur, la folie collective et la parole, et le virtuel encore, Marcus me fait me demander ce que serait une socio rock. La période estivale s’annonce très floue, une bonne occasion pour trouver quelques repères et laisser les éléments prendre place, entre désir et nécessité, tout en pensant à quelque sirène pour me rafraîchir les larmes.
La SCNF a revu son slogan : donner aux contrôleurs des idées de 40. Et non, on a pas le droit de se tromper, et d’utiliser sans y prendre garde un billet sans heure de départ (un TER) acheté pour la période bleue en période blanche. Bien sûr, on a fait exprès d’économiser 4 euros 65, c’est évident, résultat il faut acheter de suite le billet à 14 euros et quelques pâquerettes sans feuilles, sans tenir compte du précédent dûment payé. Signaler au contrôleur l’étendue de sa fortune, 6 euros 30, de quoi payer la différence, n’attire qu’indifférence et une sage surdité. Celui-ci, après avoir « proposé une transaction » à mon impossession de tout mode de paiement, me tend une gentille note de 57 euros et quelques piques à glace. J’hésite entre brûler le tout et l’envoyer dans une petite lettre au service très désintéressé.
Les Sex Pistols comme un passage à l’acte, advienne que pourra, et si l’être humain est jeté dans le monde, encore faut-il noter, que ce soit des rollers, une danse, un rêve, une œuvre, un corps ou un espace aquatique dans lequel il nage sans s’en rendre compte, l’importance des transports. Car l’agencement d’une chaîne d’opérateurs, ça forme un monde, n’est-ce pas.
Bientôt en exclusivité : des images de la lumière lyonnaise au soleil descendant, avec hors champs des lyonnais garantis dubitatifs de voir photographier un peu n’importe quoi.
Quels que soient les rêves et la force du désir, le réel commence par une blague.