lundi, septembre 15, 2008

Défilé de la biennale de la danse

Ça devait être la fête. Il devait se passer quelque chose. Mis dans le bain d’une certaine extravertion, ouvert sur l’extérieur, c’était sans compter sur la malice des organisateurs. Un dégoupillage qui transforma cette joie à venir en pur énervement. Dans le zen il n’y a pas la chaleur de la joie ; le sang chaud tourne s’il ne trouve pas le mouvement.

Les barrières coupaient en deux la rue, dispatchant les spectateurs suivant leur endroit d’arrivée. Les défilants, invisibles, on ne les entendait pas si la sono n’était pas au maximum, ou leurs sons se mélangeaient. Quelle idée d’attendre une fête d’un spectacle tout entier dévolu à ses seuls acteurs ! A en attendre quelque chose, c’est plus qu’une après-midi qui en fut pourrie.

Parce que bien con jusqu’au bout j’ai voulu leur faire confiance, plutôt que de prendre mes amours et partir ; jusqu’au bout ne comprenant le sens de sortie de la station de métro, une telle absurdité ne pouvait être possible, tout devait être si simple ! C’est dans la joie et la bonne humeur que le mur de barrières ségrégant instaura une guerre froide.

Vers des lieux plus boisés, l’oubli et le recentrage doucement mélancoliques imposèrent musique répétitive, piano, cor, tandis que le coke et la clope se chargeaient régulièrement d’éponger le trop-plein.

Envelopper le corps et lui donner une musique à sa mesure, parvenant même à lui faire retrouver un certain désir, calme ses envies d’hurler, disloqué, étendu quelque part loin des regards anxieux.

Un souriant visage maquillé se fend d’un trait de rouge à lèvres aux oreilles, montre les dents, une diabolique lueur dans les orbites, et je ne l’ai pas vu. Laissant la plus chère par-delà les barrières en lui reprochant de ne pas savoir, cette fois, voler.


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