vendredi, juin 15, 2007

L'homme-dé, de L. Rhinehart

Ma note de lecture doit être quelque part au fond d'un carton chez mon père, datant d'il y a au moins deux ans. Un livre qu'on n'oublie pas vraiment. En plus, les acheteurs sur http://www4.fnac.com/ ne s'y sont pas trompés, ils ont également acheté La conjuration des imbéciles de JK Toole et du BE Ellis (et du EE Schmitt, mais faut pas le dire, ça fait tâche).


C'est publié par les éditions de l'Olivier en février 1998 et le bouquin ne coûte que 11,40 €, mais vous le trouvez dans toutes les bonnes bibliothèques (rarement, quoi).


Ecrit dans les années 70, il raconte l'histoire d'un psy qui en a un peu marre de sa vie. Il ressemble, on dirait, au personnage du bouquin de Martin Page de la phrase du jour, un personnage qui s'appelle d'ailleurs Elias, comme Norbert.


L'homme-dé va se mettre à jouer sa vie au dé. Il ne sait pas ce qu'il veut faire, alors il confie son choix au dé, en fournissant de 2 à 6 propositions. Il joue, ainsi. Ensuite il se met à jouer ses réponses, puis le jeu s'étant jusqu'aux confins de sa vie privée, avant d'atteindre sa vie professionnelle, ce qui lui donne je crois le courage de remettre en cause quelques théories psychologiques, à moins que son dé ne lui ordonne de ne rien publier sur le sujet.


Parce qu'il va finir par en devenir dépendant, par être joué par son dé. C'est un peu le problème de l'époque, ils avaient de bonnes idées, mais de suite il faut qu'ils voient les limites, le pire, le retournement, c'est dommage. Un scepticisme à la modernité qui renvoie la punition à chaque innovation.



Dans le paradigme du jeu, l'homme-dé est un véritable mythe !


Ici un certain Stig Legrand en parle assez bien.

La phrase du jour est signée Martin Page

«Il avait aimé la Belle au Bois Dormant, ses cheveux d'or et ses yeux fermés, le royaume qu'elle promettait et l'assurance d'une vie partagée. Le prince tombe amoureux de la Belle au Bois Dormant car il croit qu'elle ne se réveillera pas. Il est surpris quand elle ouvre les yeux. Il ne l'avait pas prévu. Il ne sait pas quoi faire et, sans doute, lui en veut d'avoir changé de nature. Il l'aimait endormie, maintenant qu'elle est réveillée ça ne peut que tout gâcher.»


Martin Page, On s'habitue aux fins du monde (ça c'est l'autre phrase du jour).

mardi, juin 05, 2007

Grotesque Carnaval Déprimé

C'est une pute du coeur, me dis-je en lavant ma tasse de café, trois tourniquets de la main et deux mouvements de poignet sous le mince filet d'eau. Une pute du coeur. Les putes du sexe ne donnent jamais rien, c'est facile de leur prendre, mais elles ne donnent rien, tout leur reste. Tout ça parce que Machin, parce que Machin, bien loin, c'est plus facile bien loin, filet à papillons, woup woup, tir à vu harpon vole, parce que Machin, je me disais facile, c'est facile de lui prendre, si facile mais pourquoi, ah oui elle donne rien.

Je ne connais rien aux putes, c'est pas mes petits gâteaux, j'aime pas le thé bien se tenir, parler convenablement et le réveil tic-tac. Mais une pute du coeur, coincée dans les extrêmes, souffrant de déchirement explosée dans les coins. Ramasser les morceaux, balle au centre sur le ring. K.O. debout reprise, ding dong, des massages sur les tempes, entraîneur psychotropes. Bien rigide tout tendus les morceaux, entre deux effritements, animation en flash, explosée dans les coins, bien toute tendue au centre. On répète et reprend et avale tes cachets, un CV du tonnerre, toute une histoire virtuelle.

Sortie du ring ou combattante rôdée, que sais-je. Pendant cette performance les autres n'existent pas, là le trou noir aspirant angoisse mort, tout opposée aux clichés de l'assistée. Je suis moi moi moi, enfermée dans mon moi moi moi, scotchée sur des fenêtres qui n’ouvrent que sur néant, 700 c’est le chiffre secret de la vingt-troisième du code, l’arche coule ou un compte à rebours. Parfois le réveil sonne et c’est un autre jour, sans cataclop, cafés clopes, travail mobilisés.

On caresse les icônes c’est comme la peau du mort. On les voit on les sent et les goûte et les lit, l’absence et le suspens amènent les sucs à chair. Mais les morts feraient mieux parfois d’habiter l’au-delà. Quand bien même ils hurleraient, l’infini du silence les enveloppe et les lie. Multitude de regards jamais sans fondements. Un mort reste muet, même et surtout momie, que profané exposé éventré, Rembrandt rappelle la terre sous les assauts de Tulp, dit Vincent, le scalpel sous les fleurs d’orange land, presque jaune, pas l’oreille et la peinture du son, Vincent dit, Théo a tout gardé, Vincent dit « il y a aussi, parfois, je devrais dire toujours, un rapport d'opposition entre le ton du costume et celui du visage », l’incendie dans les oreilles Tulipe, scalpée au fond des bois mais venue de la mer, l’incendie des forêts où les sons assourdis, la ritournelle dit l’autre, le bruit des vagues dans un coquillage trouvé dans une décharge. Le visage depuis a passé au-delà, malgré ces protestants, ou bien même à cause d’eux.

Que reste-t-il béances bien tenus les grotesques carnaval déprimé. Et Donatien c’est de la littérature de taule, ou qu’elle est celle qui ouvre la clé des champs des paradis artificiels terrestres ?

Séchée depuis longtemps, la tasse, la bouteille descendue de cette boisson des rafraîchis du cerveau embullé, des miettes de tabac se consumant à peine au bord d’un cendrier Republica Mexicana d’époque.

La légèreté et la clarté ensemble sont encore dans le carton.


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