mercredi, décembre 06, 2006

Déprime du mercredi soir (ou l'horreur de la Grand'Place contemporaine)

Dans le tram tout du long, pour revenir de Grand’Place, je cherchais désespérément, enfin… quand même assez mollement, quelque chose à me dire. Mais j’ai la langue trop pâteuse, et la cervelle aussi, tout ce qui venait ne valait pas un kopeck, des phrases idées litanies qui reviennent de temps à autre.
J’arrive dans ma chambre, déjà dans le tram je m’étais dit ceci, dans ma chambre je fais couler de l’eau dans la cafetière pour la mélanger à du thé, et même pas une impulsion salvatrice ne vient à mon secours. Un effondrement, plutôt, qui s’exprime par cette petite idée que j’ai toujours cru au pouvoir, et à la nécessité de ce pouvoir, du moins à son extension irrépressible, de l’image sur écran monoface, et même de l’idole.
Je me sens médiocre et sale, je me sens, je trouve que le mot va si bien, dépenaillé. A cause de mes vêtement, de ces chaussures de sport, de moyenne randonnée le magasin disait, à la languette qui part sans cesse sur le côté, de ces chaussettes à moitié détendues, assez fines en coton blanc, de ce pantalon qui ne me couvre même pas le talon, un pantalon que l’on dirait de sport, un peu comme pour la voile, tout fin qui glisse sur la peau et enveloppe tout en bouffant les jambes trop maigres. Des pulls accumulés dont l’un est trop sale et les deux autres ne s’ajustent pas comme ils le devraient terminent l’assemblage, et puis je n’avais même pas d’écharpe pour me cacher un peu, pour m’enfouir dans du linge. Habillement tout ligué contre moi, sale, n’importe comment, en éclats mal collés. Lorsque je me sens bien, je ne sais pas si les vêtements jouent un rôle, mais lorsque je les sens, lorsque je pense à eux, une analogie me vient tout de suite à l’esprit. Enfin, cela me fatigue déjà. Manque de combat. En plus, je n’ai pas envie de me réduire, ce serait trop simple de parler de moi comme si j’étais un autre, une mise en case de ce que je n’aime pas. Il manque de l’érotisme, il manque de la joie de vivre, il manque de la force qui sait où elle va, il manque une ligne droite, un oui et un non, un but. J’ai le buste qui se tord tout seul en deux, fatigué mais au cœur qui bat pourtant trop fort, tout le corps comme courbaturé, chiffonné. C’est pas une bonne journée.

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