lundi, avril 30, 2007

Pensée de la nuit

L'objet accompagnateur, accompagnateur originel, le double, le placenta... L'individu est une invention théorique, l'humain en sa plus petite unité est deux. Placenta, miroir, instrument de musique, peluche, Dieu, etc, etc, etc.

Un besoin, toujours le refouler, comme d'autres refoulent la faim.

Cette énergie, pour qu'elle prenne pour objet (dans une fuite -- "je fuis, mais tout au long de ma fuite je cherche des armes") les petites bulles qui apparaissent et éclatent disparaissent dans le ciel intellectuel. Non, juste une fuite intellectuelle. (Deleuze)

Ce refoulement, ce refus des objets accompagnateurs (instrument de musique, personne aimée, toute chose ou personne faisant un lien qui met en confiance et intègre au sein d'une bulle).

Il n'y a pas de bulle à trouver dans l'intellectualisme, un objet comme cela, ce n'est qu'enfermement, protection.

Et ce refus de ces objets ne doit pas se transformer, modulation du refoulement, en objet unique.

Des objets semblables, il y en a beaucoup, le monde en est plein. Les localiser, tout de même, ils doivent être précis, indiqués (sinon c'est une autre forme de folie, holiste celle-là).

Être une machine désirante : capable de trouver et retrouver autour de soi sans cesse ces objets qui fondent le manque. De les vouloir. Et de vouloir que cette fuite, qui n'en est plus une, recommence à l'identique à jamais, amor fati.

On aime comme on est aimé.

Le monde est plein d'objets.

Médocs

Contre l'angoisse, le rire.
La déprime -- le silence.

samedi, avril 28, 2007

A l'heure où Paris...

Alerte !! Vite !!

Tû-le-tût, tû-le-tût !!

Sonnerie de vieilles bagnoles de flics dans des films avariés, à la mateur intime d'un espace endormi.

Tout fermer, vite ! Faire semblant !

Les dos martyrisés sous le joug organique se reposent allongés sur la machine à rêves, le temps que se remonte la barre de confort verte.

Comme une panique qui rend d'un coup si loin, dans l'espace soudain trop grand, la main que l'on tenait en regardant ailleurs, nous imprimant rêtine, et rêves en somnolence, la perte de l'indicible. Dont nous maquillons longuement avec le bout des doigts, lentement sa matière sur nos murs de prison.

Et je m'endors les bras en croix repliés sur mon corps piqué de douces épines, sommeil républicain...

vendredi, avril 27, 2007

J'ai rêvé de Sarkozy (les rêves ne connaissent pas l'égalité du temps de parole)

Rêvé de Sarkozy. C'est étrange, n'est-ce pas. La première fois que ça m'arrive.

Il y a avait une compétition organisée par l'université, il s'agissait de courir. Pas trop long, surtout un parcours santé, une sorte de boucle dans un terrain mi-champètre mi-citadin. C'est lui, de passage à Grenoble, qui donnait le départ, et faisait un cours speech à moins qu'il ne présentait l'affaire. L'histoire retiendra qu'après il allait faire un discours parmi ses amis tendance privatisation de la fac au service de la production de main-d'oeuvre des entreprises locales, et que nous étions toute une bande de potes (F., S., d'autres anonymes) ; nous sommes arrivés troisième (mais 2e sur le podium et sans nom de 2e ; je n'ai pas compris non plus), en groupe sur la marche, et le premier était un chinois. L'histoire retiendra aussi que le nombre de places limitées était 934 et que nous étions 21.

L'histoire ne retiendra pas qu'au cours de son speech je regardais ailleurs. Il le vit et je n'entendis plus rien. Me doutant qu'il y avait quelque chose ayant eu cette habitude dans mon parcours scolaire (sauf que là il n'y avait même pas de fenêtre, sur ma gauche), je me retournai. Il me regardait et faisait des petits tss tss, ou quelque bruit approchant avec sa bouche, et des gestes de la main, et son regard de pitié autoritaire, quand il baisse un peu la tête et regarde en face de lui en ouvrant grands les yeux.

Je lui dis qu'il occupait déjà mes oreilles, il n'allait pas en plus occuper mes yeux et... je ne sais plus quoi, d'ailleurs. Je me suis emmêlé les pinceaux, bégayant et n'étant pas clair (parce que les yeux et les oreilles, ça va pas, et se rattraper en disant le nez, ça ne va pas non plus). Il a fait sa petite méthode de sabotage d'autrui, en l'occurrence il m'a laissé parler et a peut-être dit, ou même pas, "mouais", balayant tout ce qui n'est pas respect de lui-même, de son autorité, comme déjà quelque chose d'hors-la-loi, hors la normalité, le bon sens, et comme si grand prince indifférent il laissait courir par pure charité.

L'ambiance du rêve était glauque.

vendredi, avril 20, 2007

Meeting

Sans attendre, réceptif, ni chercher plus qu'être en route, le verre vide d'une cafetière à la main dans un immeuble sans eau.

jeudi, avril 19, 2007

Rêve

Rêvé de L., mêlée de Myr., ou peut-être était-ce Myr. toute seule, mais un peu mieux, même. Je tente de la draguer, elle me dit de ne pas essayer, elle n'est plus avec son copain depuis longtemps, mais en a un autre, ou des autres, je ne sais jusqu'à quel point elle est prostituée. Je vis dans la chambre d'à côté, faut croire, encore que les habitations se transforment d'une scène à l'autre. Dans une autre chambre pas loin, A., on s'envoit des messages, on s'envoit des cédés que l'on compile nous-mêmes sous format de fichiers MP3. Un moment, bien après la première apparition de cet être hybride, je suis probablement dans ma chambre, puisque ce sont mes couteaux qui se trouvent dans l'armoire, à moins qu'on habite suffisamment proche pour partager, à moins que j'ai amené ça en arrivant pour couper quelque chose, à moins que ce soit une stratégie pour habiter un peu plus chez elle. Un probable algérien passe, souvent il passe, ou il est stéphanois, on ne sait pas trop, le clan des stéphanois et le clan des algériens sont en lutte, ils s'infiltrent et se manipulent mutuellement (même que des fois les attentats c'est juste un clan qui a voulu bousillé quelques membres de la famille de l'autre clan). Une suite d'interactions avec le gars, pour je ne sais quoi, puis à un moment, il est dans le salon (ce sont des chambres d'étudiants mais bien aménagées), semble réfléchir, perdu un instant, puis passe côté cuisine, je vais voir, il vient de fouiller dans la vaisselle, je distingue qui brille la lame de mon couteau suisse, je le saisis dans sa main (étrangement la lame est là rétractée), puis sens qu'il y en a un autre, mon faux laguiole que je lui reprends également. L'hybride, comme je lui dis un peu effaré, n'est pas vraiment surprise.
En me réveillant je pense à une petite ordure immonde accessoirement pauvre et droguée qui ne passe dans des bars que pour y voler toute technologie qui traînerait autour de la clientèle, et me dis que j'ai un sens de la justice fondé sur la beauté.

vendredi, avril 13, 2007

Rêve de lions

Encore rêvé de lions. C'était l'avant-dernier panneau de mes rêves. Celui d'avant serait instructif, mais je ne m'en rappelle pas. Le suivant a peut-être du sens avec, à moins que ce ne soit qu'une homophonie lion/Lyon (car il y est question de l'OM). En me réveillant je me dis que bon dieu, on a du me dire quelque chose sur les lions qui m'a marqué, c'est pas possible (étant de signe astrologique lion, je me dis qu'on m'a peut-être fait peur par rapport à cela, un abruti quelconque, ou peut-être simplement qu'une horreur humaine m'a dit être lion elle aussi, difficile identification). Je n'en avais pas rêvé depuis très longtemps, mais je suis encore marqué par un rêve fait à 5 ans (je n'en rêve plus, mais le garde en mémoire ; ah, d'ailleurs, je me rends compte qu'il y avait je crois un autre rêve, datant de la même période, et bien je l'ai oublié). Aussi en me réveillant il y a une abeille ou une guêpe ; la fenêtre est légèrement ouverte, elle est derrière le rideau ou juste à l'extérieur ; il me semble, il me semble, qu'en me réveillant j'ai identifié de suite ce bruit à celui du lion, juste avant de me rendre compte que j'étais réveillé.
Le panneau précédent était intéressant, mais je ne m'en rappelle plus. Il explique je crois pourquoi je me suis retrouvé dans cette maison (qui n'apparaît pas pour la première fois dans mes rêves, je crois, mais il n'était pas question de lion avant que j'en sorte, au petit matin avant tout le monde). Le matin je me réveille, il est tôt. Je dois, plus que je veux me semble-t-il, écrire une lettre à quelqu'un qui m'est cher, et je pense ma soeur, sans trop savoir si c'est cela, sans trop savoir si ce n'est pas une lettre d'appel au secours. La maison est celle aux Thuiles au bas de la montée ; maison qui m'a toujours fait peur, là-bas, sans trop savoir pourquoi (à mon réveil, je me rappelle que mon père a dit une fois qu'un amant de ma mère, pendant que lui nous avait abandonnés, avait habité dans cette maison). L'idée est que je sors de ma chambre pour aller écrire (je me demande si ce n'est pas aller aux toilettes, si ce n'est pas la même chose) ; mais dans le champs, un lion (une grosse lionne) ; je ferai très attention ; le champs est sauvage mais compartimenté par des sortes de haies, et de même de l'autre côté de la route (à gauche dans le sens de la montée) ; je dis quelque chose comme maman il y a des lions (ou "les" lions, justement). J'ai le savoir qu'il y en a plusieurs, au moins lion, lionne, lionceau, le tiercé familial. Je ne peux pas compter sur ma maman, mais il me semble que je l'ai laissée, pas seule, dans la maison derrière ; peut-être est-ce là que je me dis qu'il faut que j'aille écrire une lettre, ou peut-être était-ce ma motivation de sortie, ou peut-être n'y en avait-il pas, ou peut-être était-elle autre (faire pipi ? ; en vrai là j'ai pas pissé hier soir, y allant, une fois n'est pas coutume, au saut du lit ; mais de même, écrire une lettre est-ce peut-être, à l'intérieur du rêve, l'idée que je dois le retenir, l'écrire, ce rêve).
Je passe le premier lion, assez loin sur ma droite (au point que je le prends pour une grosse lionne alors qu'il s'agit d'un lion, à ce qu'on me dira par la suite). Mais sur la route une grosse lionne qui me barre le passage et me montre les crocs, alors je fais demi-tour. Je ne sais si je rentre ou si je bats seulement en retraite (là où je vois que le premier était un lion, je finis par distinguer sa crinière, ou du moins m'en convaincre, parce que ce n'est pas évident, mais alors pas du tout ; dans cette retraite, des informations me viennent en tête, sans qu'elles me soient précisément dites par quelqu'un, ou peut-être me les avaient-on déjà dites (une femme, je crois) et sont-ce des souvenirs : cela concerne la population léonesque du coin : un lion en bas, une en haut, d'autres encore, par compartiment champêtre, chacun/chacune avec un nom, comme si ces compartiments étaient des régions, des pays (la lionne de X, le lion de Y, des noms africains de plus je crois).
Finalement la lionne était en promenade et descend dans un champs, je monte. En haut, légèrement à gauche, je trouve ce que je cherche, c'est la salle de bains du Banchet, et je me mets à écrire sur le rebord de la baignoire, assis sur une toute petite chaise. Dans la même pièce, un lionceau, tout gentil, tout mignon, mais même lui j'ai peur de l'approcher. Il s'amuse tranquillement dans son coin, un peu beaucoup léthargique, pâtaud. Ensuite je sors, je crois n'avoir pas terminé ma lettre ; peut-être me disais-je que la lionne risquait de venir voir son petit, je ne sais. Sortant, je vois à gauche, configuration de l'appartement du Banchet (mais devant moi c'est l'extérieur, encore), la lionne allongée en travers du salon, et active (peut-être fait-elle sa toilette). Cela tombe bien, je n'avais pas spécialement envie d'aller par là. Je vais tout droit, le long de la route (on est toujours aux Thuiles) ; dans le champs à droite, avant le restaurant, un lion allongé comme un sphinx ; mais à gauche, plus près encore de la route (à gauche il y a des haies, à droite seulement des herbes hautes), une lionne. Plein d'entrain d'abord, cela m'arrête, et je passe pile entre les deux, lignes droite (ou peut-être je sautille, peut-être même un peu plus haut encore au passage du lion ?), soit sur le bord de la route, un peu dans l'herbe (y a-t-il un fossé ? en tous les cas la taille des herbes semble le confirmer, et je passe à droite de celui-ci, un peu plus proche du lion, donc, ce pourquoi peut-être je me mets à sauter à l'approche de lui). Ensuite, je ne sais pas si je vais vers le restaurant ou autre (ou chez mes grands-parents ?), en tous les cas je suis sorti.
Dernier panneau, une descente de car, je crois, s'il n'y avait rien avant. Marseille a gagné, ou va gagner, je ne sais. J'ai des habits du club, et j'entre dans la cour d'un collège, ou d'un lycée. Je me sens étranger et supérieur aux autres supporters, qui m'enviaient il y a peu pour ce que j'avais (ou ce que j'ai fait ? je ne sais d'où vient cette différence et cette supériorité, elle doit bien s'ancrer quelque part objectivement), plus proche des autres collégiens ou lycéens, mais paré du club tout de même (peut-être expression de mon état actuel, passant plus de temps sur mon jeu vidéo que sur mon mémoire ?). Le dernier truc à la mode c'est un blouson à plus de 200 mille euros qui sera produit et commercialisé si l'OM gagne la finale ou je ne sais quoi ; je me demande si je pourrais l'avoir hors circuit commercial, si on me le donnera, et ainsi épaterai les autres. Personne ne me regarde, je pars vers ma salle de cours, et en chemin un mec, un raté comme souvent jusqu'à quinze ans au moins ce sont des (d'autres) ratés qui m'abordent et sont attirés par moi ; je parle de moi et raconte que chez moi il y a un lion, une lionne et un lionceau, ou bien peut-être seulement un lionceau parce que je sais en avoir déjà peur alors les parents avec, c'est peut-être un peu abusé. Je crois que je l'étonne pas mal, le type, et je suis content de moi, content d'avoir ce lionceau à la maison à la place d'un chat ou d'un chien. Je crois que je me suis réveillé là, me demandant bordel, mais d'où ça vient cette histoire de lions, on a du me dire un truc qui m'a marqué à leur propos.

mercredi, avril 11, 2007

J'ai renoncé à vous séduire

Je prends tout au premier degré, c'est plombant. C'est peut-être pour rire, j'en sais rien. Ou séduction, encore, séduction, toujours.
Tout va très bien quand la relation atteint sa réalisation, qu'elle se consume d'elle-même, qu'elle se boucle. Quand c'est pas le cas ça me fait souffrir et je sais pas trop ce qu'il me faut pour passer au-delà.
C'est la deuxième fois que ça arrive, la première j'avais fini par plus ou moins la haïr, surtout à travers un mec avec qui elle risquait de sortir, mais c'est vrai que son appareil dentaire, ses soquettes, sa bible en table de chevet et ses copines qui m'insultaient en créole pour que je ne comprenne pas avaient un peu aidé. Avec le mec, un petit garçon toujours bien habillé, même pour aller regarder la lune au télescope dans une prairie boueuse, un blond bien peigné tête à claque à l'air con, je m'étais même battu. Dans la prairie, comme ça, même qu'après l'anim il n'avait pas aimé, on était rentré sans voir la lune. Bizarre en plus, une sorte de jalousie irrépressible alors que je ne l'aimais plus. Une relation de colo, ça c'était l'année d'après qu'on se soit connu. J'avais onze ans, elle avait été ma première copine en contexte social, l'année d'avant on avait décidé de ne pas s'embrasser sur la bouche et à la boom, les fils de pute d'anims, dont celle en tête que j'avais traité de salope, même si le compliment était collectif et énervé, s'étaient foutu de notre gueule.
Je ne sais pas, peut-être le même schéma ? Alors que dans les autres cas je suis resté très ami avec elles, sauf celles que je n'ai plus jamais revues ou presque, forcément.
Non mais quand je n'y pense pas ça va très bien, mais quand j'y pense ça fait comme une grande béance, un inachèvement total et irratrapable. Y'en a qui ont l'habitude, je suppose. Vous me direz, c'était mal parti, aussi, et on est resté prisonniers, mais bon. J'ai horreur des trucs laissés comme ça, inachevés. On va dire que je n'aime pas l'échec.
Même pas l'échec, en fait. Des trucs qui auraient pu être mieux et qui ne l'ont pas été, sentiment d'avoir été vraiment très nul, mais que c'est terminé, que je peux pas rattraper, et ça me hante des années. Il y a par exemple des trucs qui me hantent depuis que j'ai douze ans.
Un échec au moins c'est claire, c'est une limite. Là c'est même pas un échec, c'est comme quelque chose qui n'est pas terminé, prématuré on va dire. ça se rapprocherait plus du sentiment d'injustice que de l'échec, mais d'une injustice que je ne devrais qu'à moi- même (enfin, c'est vite, très vite dit...).
Très vite dit parce que c'est une interaction, n'est-ce pas. ça ne peut pas venir que d'un seul côté sauf que les choses je ne peux les régler que tout seul. Culpabiliser m'aidera pas, mais c'est pas vraiment de la culpabilisation. C'en est si je reste sur le passé, mais si je regarde devant c'est plus une douleur qui peut m'aider à pas refaire les mêmes erreurs, à pas me laisser avoir là où je me suis laissé avoir. Pour l'instant j'arrive à regarder devant seulement quand je pense pas à elle, qu'elle est pas dans le coin. Et heureusement quelqu'un arrive à me la faire oublier.
Et si on avait un autre mode de relation aussi ça pourrait aider, je sais pas. Ou peut-être, la voir régulièrement pourrait me faire penser qu'en fait, je pourrais finir ce que je considère comme pas achevé. Sûrement, même (normal, les français ne savent pas faire sans désir, dans leurs relations, sinon ils restent dans leur coin et dépriment, ou rentrent dans le formalisme, celui des cadres dynamiques comme celui des lyriques de la révolution).
La relation partait en eau de boudin, c'est sûr, mais ça dépend pas que d'une personne. Elle a décidé de jeter l'eau et je reste avec la bassine. On va dire que ça fait sens. ça fait très je m'amuse en dilettante, et quand ça m'amuse plus, je casse le jouet, je l'envoie se faire voir. Enfin, je le pense pas vraiment comme ça mais je sais pas trop le dire.
Le jeu qui me plairait (elle qui parle constamment de jeu), en fait c'est tout l'inverse. ça fait très frivole, ça fait très tu considères les autres comme des objets. Un objet, il n'a pas de réponse possible, il n'a pas de volonté propre, d'existence, d'âme, etc. Un objet ou un programme télé, par exemple.
(Peut-être n'a-t-elle pas su réagir autrement sans vouloir à tout prix me déshumaniser.) C'est sans doute avec elle-même qu'il y a des "problèmes" (c'est pas ça du tout, hein, mais j'ai beau chercher, je trouve pas une autre formulation dans notre langage). Comme moi de mon côté. Elle est à la fois spectatrice, consommatrice, atrice, et elle semble s'en foutre royalement des autres. (C'est quand elle va mal qu'elle ne s'occupe plus des autres.) Des autres : du cadre, du dispositif, de la bulle qui contient les membres d'une interaction, dans lequel elle est avec eux. Elle semble vouloir garder une distance, toujours, qui signe un gage de liberté, de protection (mais de protection de liberté). Et en même temps, c'est pourtant ce qu'elle recherche... (c'est pour ça que j'ai des trucs à me reprocher).
Faire totalement abstraction des autres c'est quelque chose qu'elle sait faire, s'exposant et s'enfonçant dans sa solitude tout à la fois. Jeune, mais ça n'a pas vraiment changé. J'ai peut-être cru qu'elle pouvait dépasser sa naïveté et sa fausse fausse naïveté, je ne sais pas.
Vous voyez, quand c'est arraché trop tôt comme ça, le sens il est pas donné, et j'ai déjà passé énormément de temps à essayer d'en trouver un, mais sans y arriver ; je ne sais même pas si c'est possible d'en trouver un, peut-être qu'il y est ou n'y est pas, comme la plupart de mes autres relations le sens il était donné, parce que c'était bouclé, c'était clair.
Mon grand-père, un vieux que plus personne, parole d'un autre qu'on met un peu de temps à comprendre, et au charisme efficace qu'avec son autorité, non l'exemple qu'il nous montre, dirait qu'elle "s'écoute trop". Elle a d'innombrables qualités, mais ce problème qu'elle n'arrive pas à faire lien avec les autres, c'est pénible.
C'est peut-être ça qui m'a attiré, "inconsciemment" (ça devait être diffus parce que je ne vois vraiment pas d'où ça vient), moi-même ayant quelques problèmes de ce côté-là (c'est autiste qu'on m'appelait, surtout dans des milieux que je n'aimais pas).
Comme s'il fallait soir que ça tourne autour d'elle, soit de l'aute et elle est spectatrice, mais pas dans la relation. Elle pourrait devenir directrice de quelque chose, des personnes qui dirigent, comme ça, que leur relation avec les autres va toujours dans un sens ou dans l'autre mais pas dans les deux à la fois. Elle fait très culture branchouille, comme ça. Ils adorent les trucs qui marchent que dans un sens ; par exemple actif "ou" passif ; ça reconduit les vieux modèles... Où la domination et la distance sont toujours mises en relations avec son opposé supposé, comme une menace ("si c'est pas l'un c'est l'autre"), qui est la destruction, la perte de soi, la mort , la déprime totale.
Personnalité autoritaire, peut-être. C'est un truc que vous retrouvez dans tous les discours autoritaires, d'ailleurs... Et le pire, c'est qu'ils dépriment vraiment quand ils dominent pas les autres, c'est qu'ils ont vraiment peur quand ils dont pas dans la position du flic, etc. J'ai un côté comme ça, moi aussi, mais pas au même niveau je crois.
Et je trouve qu'elle a aussi un côté changement social, mais basé sur l'espoir, le désir d'accéder à, qui se traduit par quelque chose qu'on attribue aux "convertis", une sorte d'extrêmisme latent reposant sur des croyances et une peur d'être éjecté/pas intégré/ne pas sortir de là où l'on est, du milieu où l'on se trouve.
J'ai bien l'impression d'avoir rien compris (ou de ne pas arriver à donner du sens), mais elle le fait (l'a fait) exprès, aussi (ou y'avait pas le support à un sens possible). Je crois que j'aurais à lui reprocher de s'être engagée sans s'être engagée (tout vient aussi de moi, et je n'ai pas tenu les promesses implicites ; je ne tiens jamais mes promesses, surtout non contractualisées, et je préfère souvent ce que je n'ai pas).
Pour un peu je me rappellerais même pas le pourquoi de la fin. Plus de sentiments, sans doute, ça devait être quelque chose comme ça. Elle n'en avait plus et moi après je me suis dit que je faisais semblant d'en avoir. Tout est très clair, ainsi, vous me pourriez me dire, mais justement non, c'est tout le contraire.
Je ne cherche pas exactement ce qui nous a amenés là, je crois que j'aimerais arriver à trouver un sens global, qui puise me permettre de "classer l'affaire". Pas vraiment d'expliquer le développement, ça c'est secondaire mais fait partie de la globalité. ça rejoint le jeu que j'aimerais : on est en couple, mais y'a pas de sentiments ; chacun le sait, c'est comme ça, c'est une sorte de degré zéro, mais moins inhibant comme dans notre cas que libérateur. Inhibant parce qu'on était parti sur le modèle romantique, justement, avec les sentiments, voire le coup de foudre ; même si c'était pas le cas, c'était ça le modèle dans lequel on se plaçait. Et c'est à partir de ce degré zéro qu'il y aurait à construire. Seulement, pour nous, ça a surtout été un degré terminal.
Alors qu'en fait (je pense pas qu'elle me contredirait là-dessu, mais c'est pas un truc qu'elle oserait dire, peut-être, peut-être qu'elle penserait me blesser beaucoup trop) c'était comme ça dès le départ. On s'est laissé embarquer par un modèle socialement construit et intégré, des formes banales qui ne nous convenaient pas, et c'est là le problème. Y'avait malaise constant, d'ailleurs, signe que ça ne nous convenait pas, mais on n'arrivait pas à en sortir.
Et la seul fois (je dis ça de mémoire, c'était peut-être pas exactement ça, et il y a eu plus ou moins d'autres tentatives) où j'ai essayé de secouer un peu la machine, c'est grave parti en vrilles. Comme une peur du changement, autrement dit elle s'accroche (-ait) à ces formes, par sécurité, par peur, sans les vouloir ni vraiment les accepter, et encore moins, peut-être, les désirer. Jusqu'à ce qu'elle se l'avoue il y a du chemin, mais d'un autre côté elle aurait peut-être préféré un truc tout con : une relation pour la relation, un peu à la collégienne, en gros juste pour la parade et dire qu'elle est avec quelqu'un. Mais moi c'est pas ça du tout.
C'est deux pôles, en fait, qui étaient présents sans qu'on en rejoigne aucun : soit ça, soit al relation d'enfermement fusionnel. Et en plus, comme on ne voyait personne ensemble, qu'on ne sortait presque pas, mais qu'en même temps restant enfermés c'était comme si on ne l'était pas, ça ne pouvait pas aider (peut-être vu comme cause plutôt que conséquence, aussi).
On est complètement passé à côté de ce qu'on recherchait, ou de ce qu'on attendait, au choix, et comme je n'ai pas cessé de m'imaginer que c'était possible, c'est là où il y a malaise. Ce n'est pas vraiment que nous n'attendions pas les mêmes choses l'un de l'autre ; je pense qu'elle est suffisamment "instable", "molle" comme on le dit de quelqu'un qui n'est pas encore véritablement formé (que là on sait ce qu'on veut, ce qu'on aime et ce qu'on aime pas, on peut décider aisément, nous sommes clairs pour nous-mêmes et le monde l'est pour nous, nous sommes enfermés dans un nous-mêmes clair), pour que plusieurs choses soient possibles. Et l'une et l'autre en l'occurrence.
Mais si elle disait l'une plutôt que l'aute, ça l'aiderait à la former durement, durablement, déjà, dans un effet performatif. Elle se mettrait à choisir, à décider, et se ferait emporter par ses choix. ça ferait peut-être partie de sa "stratégie autoritaire". (Et moi aussi je ne suis pas tout à fait adulte.) Pas une autorité pour masquer une instabilité, quoique finalement si, mais d'abord : justement, pour en sortir ; à mon sens, pour refuser des possibilités qui sont là et qui (lui) font peur ou qui paraissent trop étranges (donc dans le milieu dans lequel elle vit) pour être acceptables, peut-être même simplement à sa conscience ; donc en même temps pour les biffer, pour les rendre impossibles ; peut-être comme une sorte de refoulement qui pour se perpétuer a besoin de toujours plus d'autoritarisme, je sais pas.
Elle veut même pas parler, de rien. Elle recherche peut-être la relation "où tu n'a pas besoin de parler" (qui ne la recherche pas ?). Elle se tient en dehors de la parole et des fois c'est pénible. Le sans-parole finit par se traduire par des jeux de séduction, seulement et c'est tout (c'est ça qu'elle entend par jeu, je crois, mais il me semble qu'il y a quelque chose de plus profond aussi). En même temps, les blocages où tu ne peux même pas parler, je connais ça, pour avoir été à cette place une fois, dans une autre relation. Ce que j'avais dit, alors, c'est qu'elle allait m'amener là où je n'avais pas envie d'aller. Elle était pas assez dans le fusionnel, à mon goût. Quand t'es inhibé, en même temps tu développes des désirs, des phantasmes, que l'action biffe. Et si t'es confronté à une action que tu ne désires pas, t'as trop peur en l'acceptant de les perdre. De te perdre.
J'ai sans doute voulu aller trop vite, je ne sais pas. ça avait commencé rapidement, en même temps, et j'ai sans doute trop l'habitude des relations courtes et intenses qui se consument dans ce temps. ça m'aide à évoluer, aussi.
Je dis le maximum de conneries, et encore je me retiens très sagement. C'est un continuum, les mots se décantent, ça laisse des traces, je fais du tri, etc. Jusqu'à ce que j'aie trouvé le sens et alors c'est bon. Quand j'ai écrit un texte pour mes études, par exemple, souvent je dois l'écrire et le réécrire, c'est super long, et chaque fois c'est pas la même chose, jusqu'à ce que j'arrive à ce que je veux (déterminé par la date butoir, aussi, le vouloir). Trop peur de laisser des bouts en chemin, des choses inachevées. Je préfère encore les traîner des années. ça devient des boulets, mais avec lesquels je peux composer, comme une matière première qui par là s'épuise. Peut-être d'ailleurs que j'en traîne un sans le savoir depuis bien plus longtemps.


lundi, avril 09, 2007

Boîtes

Ce qui m'attire et me donne envie d'avancer, c'est ce que je n'ai pas (encore), là où je ne suis pas (encore), ce que je connais pas (encore). Mais à chaque fois il faut que je m'imagine (imagination passive) que ça va m'apporter quelque chose, que j'ai quelque chose à y gagner, que je vais en sortir changé, en mieux. Il faut que je désire m'incorporer cette nouvelle chose, cette nouvelle personne, cette nouvelle théorie, ce nouvel environnement.
Un schéma qui marche merveilleusement bien quand on n'a pas le choix, que la peur se transforme en imaginations et en désir. Quand on n'a pas le temps, aussi.
Quand tout se fait pour nous.
Et, comme disait l'autre... y'en a même qui finissent ministres !

jeudi, avril 05, 2007

Le faux-ami

Un ami qui n'a de cesse d'envisager son ami sous la pire forme qui soit possible chez lui, en lui. Qui le referme sans cesse sur une forme qu'il peut mésestimer, mépriser, dont il peut se moquer et apporter aux autres de telle sorte qu'il s'en trouve grandit, par contraste, par preuve de finesse d'analyse puisque son image parle, par grandeur d'âme enfin d'être l'ami d'une telle horreur.

Un ami qui se sent comme Rousseau devant son clochard et son babil, son pépiement, qui assiste à un spéculaire spectacle de lui-même, et se sent parfois enchanté en étant persuadé de l'être de son ami.

Un ami dont l'ami lui reste opaque, sur lequel il ne peut que projeter des images et enfermer dans des formes et figures comme bon lui semble. Un ami qui ne sente pas son ami, qui ne puisse même pas le sentir, opacité des corps distants séparés par l'opacité : la lutte, la concurrence, la capture.

Un ami qui souhaite à son ami la mort, si ce n'est réelle, symbolique déjà pour commencer, des métaphores de mort. Peut-être même sera-t-il à son chevet.

Un ami qui n'a pas d'amitié comme d'autres n'ont pas d'amour.

Un ami qui recherche un compagnon de mort, en le tuant pourtant sans cesse. Peut-être pour se tuer lui-même.

lundi, avril 02, 2007

Méthode scolaire : savoir, des savoirs que l'on intègre en apprenant.
C'est, avec ces éléments, raisonner, raisonner selon une rationalité apprise en apprenant.
Certains l'appliquent toute leur vie.

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L'indicateur de la pauvreté est de ne pas s'oublier.
(La pauvreté naît avec la conscience de soi.)

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dimanche, avril 01, 2007

Bukowski, Le génie de la foule


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